La cascade de révélations concernant le trucage des bilans comptables de grands groupes américains a contraint George W. Bush à sortir du bois. Au début de cette série noire ouverte par le scandale Enron, le président des Etats-Unis avait espéré s'en tirer en stigmatisant les quelques «pommes pourries» qui menaçaient de contaminer la totalité des fruits du tonneau, eux parfaitement sains. Mais cet optimisme n'a pas résisté à l'avalanche de pommes avariées qui a suivi et qui ont pour nom Global Crossing, Tyco, WorldCom, Merck. Difficile dans ces conditions de continuer à plaider l'indélicatesse exceptionnelle de quelques dirigeants. Surtout que la crise de confiance a atteint la Bourse, déjà déprimée par l'implosion de la bulle technologique, accentuant même les difficultés des fonds de pension dont dépendent des millions de retraités. Mauvais moment, donc, pour la Maison Blanche, à quatre mois des élections de novembre qui verront le renouvellement de la Chambre des représentants et du tiers du Sénat. Car les démocrates, qui étaient paralysés par l'effet patriotique du 11 septembre, ne se gênent plus pour condamner la complaisance des républicains à l'égard du monde de la finance. Et rappeler que George W. Bush lui-même a été soupçonné (puis blanchi) de délit d'initié. Contraint à réagir pour consolider les colonnes du temple de la libre entreprise, le Président a fait le voyage de Wall Street et a montré les dents : création par décret d'une commission fédérale pour débusqu
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