De l'oseille, plus qu'ils n'en rêvaient. Flics et gendarmes eux-mêmes n'en reviennent pas de se retrouver à si belle enseigne. Leur bienfaiteur sait se donner les moyens de ses ambitions. Et comme celles de Nicolas Sarkozy sont grandes, conséquents sont les moyens de sa politique. L'homme sait qu'il ne pourra prétendre un jour à la succession de Raffarin ou de Chirac, selon l'occasion qui se présentera, que s'il a réussi à faire reculer le sentiment d'insécurité dont il a la gestion. Alors l'argent coule à flots, d'autant que l'intérêt bien compris du ministre rejoint en la circonstance celui du chef de l'Etat. Celui-ci a tant été accusé de ne pas tenir ses promesses qu'il n'entend pas mégoter sur ce qui est aujourd'hui la première préoccupation des Français. La question désormais est de savoir si la manne fabuleuse fera le malheur des délinquants. Le contribuable, qui va payer, est en droit d'exiger des résultats. Accroître les effectifs, pourquoi pas, si les forces de l'ordre sont mieux formées, mieux utilisées et se consacrent davantage à la «proximité». Mais si le nombre peut créer un climat, il n'a jamais suffi à faire une politique.
Et, sur ce point, l'actuel projet de loi laisse sur sa faim. Quand il n'inquiète pas par certaines formulations hasardeuses. Comme celles qui prévoient une aggravation des sanctions contre les parents qui laissent leurs enfants sécher les cours, ou l'éloignement systématique des prostituées de nationalité étrangère. Les sanctions, notamment