Les syndicats de policiers qui, l'automne dernier, réclamaient dans la rue «du blé pour les poulets» et la révision de «la loi Guigou, loi pour les voyous» ne sont pas mécontents de la tournure que prennent les événements depuis les élections, politique sécuritaire et gros moyens. Ainsi, Joaquim Masanet, patron de l'Unsa-Police (majoritaire chez les gardiens de la paix et les CRS) n'en attendait pas tant au niveau financier : 5,6 milliards d'euros, dont 2,75 pour la police. «Ce projet va dans le bon sens. Il repose sur un budget chiffré qui va bien au-delà de nos souhaits», applaudit Joaquim Masanet, en rappelant que l'Unsa (Union nationale des syndicats autonomes) réclamait un plan quinquennal pour la police à 1,9 milliard d'euros.
Une telle pléthore d'hommes et de moyens n'est pas non plus pour déplaire au leader du syndicat majoritaire des commissaires et hauts-fonctionnaires, André-Michel Ventre : «En termes d'argent et de volonté, ce projet livre pour la pre mière fois un constat réaliste avec une stratégie cohérente et des besoins chiffrés» adéquats. André-Michel Ventre «retrouve dans ce plan beaucoup de ce que nous avons écrit, alors je ne peux pas me contredire moi-même». Les officiers du Snop (Syndicat national des officiers de police), eux aussi, trouvent que «pour la première fois, un gouvernement se donne les moyens de ses ambitions. Cela rejoint ce qu'on souhaitait depuis déjà très longtemps».
«Enfin entendus» huit mois après la crise sociale dans la police, les s