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Libération

Moins de délinquance: l'effet «Speedy»

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L'activisme de Sarkozy, qui lui a valu ce surnom, expliquerait la baisse de juin.
publié le 11 juillet 2002 à 0h22

A la façon de l'ex-maire de New York, Rodolph Giuliani, partisan de la «tolérance zéro», Nicolas Sarkozy a dégainé les outils statistiques pour mesurer, mois par mois, les chiffres de la délinquance et de l'activité policière, afin de juger ses troupes «au résultat». Sitôt l'arrivée tambour battant de «Speedy» ­ surnom dont il est affublé dans les commissariats ­, son premier chiffre de la délinquance rendu public lundi reflète une baisse de 7,38 % des infractions constatées en juin 2002 dans les zones de police par rapport au même mois de l'année dernière. Son prédécesseur, le socialiste Daniel Vaillant, avait été confronté à la tendance inverse au premier semestre 2001, avec un boom de plus de 25 % des vols avec violence dû «en grande partie aux vols de portables».

Délits de voie publique. Par quel tour de passe-passe les délits enregistrés ont-ils chuté ? En général, plus les policiers font de zèle, plus les faits constatés grimpent. Parce qu'ils enregistrent plus d'infractions et de plaintes. Ce fut l'effet pervers de la police de proximité lancée par Lionel Jospin. Alors, les policiers ont-ils arrêté en juin de multiplier les procès-verbaux pour usage de shit ou séjour irrégulier, afin de tirer les chiffres vers le bas ? «Au contraire, les affaires de stup, usage, revente et trafic, ont augmenté de 8,5 % et les infractions au séjour de 35 %, rétorque un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, ce sont surtout les délits de voie publique qui ont diminué de 12 %.» P