Nicolas Sarkozy agace. Ce n'est pas une nouveauté mais, cette fois, c'est le Premier ministre qu'il a énervé. Raffarin n'a pas apprécié qu'il dévoile sa loi de programmation sur la sécurité dans les colonnes du Figaro avant de la présenter en Conseil des ministres. «Il n'y a que lui pour faire ça», soupire un proche du locataire de Matignon. Le ministre de l'Intérieur est jugé «trop perso», accusé de «vouloir tirer la couverture à lui».
Pas question de lui faire des reproches pour autant. Raffarin fait son possible pour préserver la paix. Les deux hommes, qui apprennent tout juste à se connaître, étaient rivaux pour Matignon. Sarkozy, longtemps favori, n'a jamais caché son mépris pour le président de la région Poitou-Charentes. «Jean-Pierre qui ?», ironisait-il quand on l'interrogeait sur son concurrent. «Il en fait trop, il parle trop», répondait ce dernier en écho.
«Aucune illusion». Au vainqueur, Chirac a demandé de bichonner le vaincu en lui confiant un large portefeuille et le titre de numéro deux du gouvernement. Le maire de Neuilly a accepté, ravalant sa déception, et a décidé de jouer le jeu. «On m'a mis là parce que c'est diffi cile, explique-t-il, je ne me fais aucune illusion. Je ne me voyais pas ici, mais je ferai le travail». Il s'est attelé d'arrache-pied aux dossiers, persuadé que son avenir dépendra de la façon dont il se sortira de ce guêpier.
«Pas un mot». Le boulot, donc, rien que le boulot pour celui qui, avec moult efforts médiatiques, s'efforce d'apparaîtr