Peu à peu, le pressentiment cède la place à la certitude : d'ici quelques mois avant la fin de l'année, si l'on en croit le docteur Antinori , il y aura vraisemblablement dans le monde un bébé-clone, en l'occurrence né d'une femme à qui on aura injecté in utero un clone de son mari stérile. On ne sait pas où cet événement se produira, et son annonce officielle ne sera faite que bien après la naissance, si elle a lieu : pour protéger les parents sûrement, mais aussi pour avoir le temps de gérer tous les risques, considérables, liés à l'expérience. Que sait-on de la survie possible d'un enfant né dans de telles conditions, tant sur le plan physique que psychique ? Si jamais la tentative du gynécologue italien échouait, nul doute qu'une autre serait tôt ou tard entreprise, si ce n'est déjà fait, par lui ou par l'un de ses collègues, et tôt ou tard menée à bien. Cette semi-clandestinité du petit cercle planétaire des apprentis cloneurs est doublement inquiétante. Elle révèle d'abord l'impréparation des Etats à cette révolution pourtant annoncée de longue date. Une grosse vingtaine de pays a formellement interdit le clonage humain reproductif. La France a inscrit cette mesure dans la loi de bioéthique qui doit être définitivement votée à l'automne. Mais la plupart des pays sont dans le flou le plus total. Le compte à rebours enclenché oblige plus que jamais les Etats à préciser leur politique en matière de bioéthique, sinon à légiférer. L'autre urgence concerne la responsabili
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publié le 12 juillet 2002 à 0h23
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