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Analyse

Technique tous risques

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Le clonage de Dolly a ouvert la porte à toutes les aventures.
publié le 12 juillet 2002 à 0h23

C'est la grossesse la plus longue. Elle a commencé il y a soixante-cinq mois. En février 1997 précisément, quand des chercheurs écossais ont présenté Dolly, le premier clone de mammifère adulte. Depuis ce jour-là, le monde est gros d'un clone, humain cette fois. En effet, la brebis a immédiatement sus cité de fantastiques vocations. Il y a eu d'abord l'inconnu docteur Seed. Puis la secte des raéliens, illuminés par leur contact avec le monde extraterrestre. Et même, plus tard, on a vu surgir de nulle part, s'invitant à une audition du Congrès américain sur le clonage, l'Américano- Israélien Avi Ben Abraham qui, dans une autre vie, avait promis de ressusciter le Christ à partir de l'ADN collé sur le Saint Suaire, et proposait de cryogéniser tout un chacun en attendant des jours meilleurs. Piètres candidatures. Le Dr Seed et Avi Ben Abraham sont retombés dans l'oubli. Quant aux raéliens, bien «accro», ils viennent de décrocher une licence de revente d'un appareil de laboratoire (lire page 4). Si les choses étaient restées entre ces mains-là, on aurait pu parier que Dolly accoucherait plus probablement d'une souris que d'un bébé. Perdu.

Abolition. Le clonage est un fantasme : abolition du temps et du sexe, éternité promise et autres figures mythiques. C'est aussi une surprise scientifique, ouvrant un immense champ de recherche : «Le clonage est impossible chez les mammifères», avait écrit dans Science, au milieu des années 80, l'excellent généticien Davor Solter... Mais c'est d'