Cette année le personnel a pris les devants. «Si le temps passe en salle d'attente, ne soyez pas inquiets, c'est que votre cas n'est pas grave. Nous vous prions de garder votre calme et de rester courtois. Il s'agit d'un établissement de soins.» L'affichette est punaisée sur les murs. En quatre langues. Et pour laisser les mauvaises humeurs s'exprimer, le personnel met à disposition des patients des questionnaires de satisfaction. «L'autre jour, l'un d'eux l'a rempli furieux. A chaque case remplie, il hurlait "Nul ! Nul ! Nul !"», raconte l'infirmière d'accueil des urgences de l'hôpital de Royan (Charente-Maritime). Sur son bureau, une pile de dossiers. Ceux des malades de la semaine repartis avant d'avoir vu le médecin. Un traumatisme de la main arrivé à 15 h 56 et reparti comme il est venu à 19 heures. Un enfant de huit ans : «Coupure couteau. Parti, trop long.» Même chose pour une «douleur abdominale avec fièvre». «Ils attendent souvent deux ou trois heures», explique l'infirmière. Parfois six heures. Lorsqu'ils menacent de s'en aller, «je leur dis "alors, c'est que ce n'est pas si grave"».
Population qui décuple. L'hôpital a vue sur la mer, mais ses soignants se plaignent d'avoir la tête sous l'eau. «On s'enfonce, on s'enfonce, on s'enfonce, prévient Jean-Luc Gabé, chef du service des urgences. On nous dit "vous y êtes arrivés l'année dernière, vous y arriverez cette année". Ça, je ne veux plus l'entendre.» Il craint particulièrement la période 14 juillet