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Libération
Éditorial

Myopie

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publié le 13 juillet 2002 à 0h24

L'hôpital n'est pas charitable avec la société : il est le miroir grossissant de toutes ses erreurs et travers. En cet été 2002, l'effet d'optique en devient même aveuglant s'agissant des urgences, tant semblent s'être concentrées en ce lieu névralgique toutes les difficultés structurelles et conjoncturelles (les 35 heures) qui font que l'hospitalisation publique oscille aujourd'hui entre crise institutionnelle et crise de nerfs.

S'en tenir à cette vue négative serait pourtant négliger que l'hôpital reste le lieu de l'excellence médicale, que les urgences doivent une part de leurs problèmes à l'afflux de sollicitations que leur vaut la confiance dans leur capacité à agir vite, diagnostiquer juste ou soigner bien. Que cette réputation soit de plus en plus entachée par des attentes interminables faute de personnels et de lits disponibles ne doit pas davantage faire oublier que les cas les plus graves bénéficient toujours d'une mobilisation maximale comme on a pu le vérifier à Toulouse.

Mais de quelque manière qu'on appréhende la crise du système, on retombe sur la responsabilité des politiques qui n'ont pas su anticiper les problèmes. Par myopie électorale, par surdité sociale ou en écoutant trop les lobbies corporatistes, les mauvais choix faits il y a sept ou dix ans se payent aujourd'hui en pénurie d'effectifs, particulièrement chez les infirmières, ou en déficit budgétaire chronique d'établissements sous ou surdimensionnés. Jusqu'aux 35 heures qui, dans l'esprit de la loi, é