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Libération

Une interview télé comme si de rien était

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publié le 16 juillet 2002 à 0h25

L'«urgent» de l'AFP est tombé dimanche à 10 h 57 : «Un homme interpellé en possession d'une carabine près de l'Arc de triomphe.» A ce moment-là, on ne sait pas qu'il a tiré sur Jacques Chirac et la dépêche d'agence indique simplement que «le Président venait de passer dans le cadre du traditionnel défilé du 14 Juillet».

Deux heures plus tard, Elise Lucet (France 3), Patrick Poivre d'Arvor (TF1) et Béatrice Schönberg (France 2) entament le traditionnel entretien du 14 Juillet avec Jacques Chirac, mais ne lui posent aucune question sur la tentative d'attentat dont il vient d'être victime. Pourquoi ? «Quand nous avons pris l'antenne, a expliqué hier Elise Lucet à l'AFP, nous savions juste qu'un homme avec un 22 long rifle caché dans un étui à guitare avait été arrêté près de l'Arc de triomphe pendant le défilé, nous n'avions pas toutes les informations nécessaires pour poser une question.» La première dépêche faisant état du tir est en effet tombée à 12 h 56, quatre minutes seulement avant que débute la conversation. Elise Lucet consulte ses camarades : «J'en ai discuté avant l'entretien avec Patrick Poivre d'Arvor, nous nous sommes demandé s'il fallait en parler, mais nous avons considéré que cela n'avait pas l'air important.» Quand Chirac rejoint les trois journalistes, un peu avant le direct, Elise Lucet l'interroge : «Je lui en ai parlé, mais il paraissait très tranquille et a dédramatisé l'événement.» Mais pourquoi ces grands professionnels habitués d'ordinaire à bouleverse