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Libération

En Suède, une loi controversée

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Les clients, seuls visés, risquent jusqu'à six mois de prison.
publié le 19 juillet 2002 à 0h26

Stockholm

de notre correspondant

Trois ans et demi après sa mise en application, la loi suédoise sur la prostitution est toujours en phase d'évaluation. Et controversée. Pour les uns, elle devrait être changée. Pour les autres, il faut au contraire l'exporter. Depuis le ler janvier 1999, la simple tentative d'achat de services sexuels est passible d'une peine allant jusqu'à six mois de prison. La prostituée, elle, ne risque rien. Une loi féministe, voulue comme telle dans le pays au Parlement le plus féminisé au monde. Les Suédois ont considéré que les prostitués, des femmes dans l'immense majorité, ne vendaient pas leur corps volontairement ; on ne peut donc prétendre qu'il s'agit d'une action entre deux partenaires égaux. On estime ici que la prostitution est l'une des multiples expressions de la violence masculine à l'égard des femmes. D'où la décision de ne pas criminaliser l'acte de se prostituer, pour ne pas punir une seconde fois la femme.

«Bonne direction».Vétéran de la police, l'inspecteur Anders Gripelöf fait partie depuis le début du groupe chargé de la prostitution à Stockholm. Les premiers temps après l'entrée en application de la nouvelle loi, il était devenu avec son compère Karl Holms la vedette des médias suédois curieux d'évaluer les effets de la loi. Aujourd'hui, comme alors, il reste un fervent partisan de la loi : «On va dans la bonne direction.»Pour l'ensemble du royaume, 272 affaires ont été traitées par la police les trois premières années. Dans 99 d'ent