Quel sont ces réseaux «mafieux» de proxénètes qu'il s'agit de démanteler, à en croire le discours du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy ?
Quand on observe les quelques affaires qui sont arrivées jusqu'aux tribunaux ces derniers mois, on ne constate pas d'organisations tentaculaires et très structurées. Pas ce genre de réseau où les différents maillons (recruteur, accompagnateur, fabricant de faux papiers, réceptionniste) ne se connaîtraient pas entre eux et n'auraient aucune espèce de contact avec le grand patron. En fait, selon une source policière, on se retrouve plutôt face à des petits clans, voire à des gangs familiaux, notamment quand il s'agit de proxénètes originaires des pays d'Europe de l'Est ou des Balkans. Des groupes d'envergure assez modeste, mais nombreux, mouvants, donc difficiles à repérer.
Le tribunal correctionnel de Paris a ainsi jugé, à quelques mois d'intervalle, deux bandes liées entre elles. Le dernier groupe, composé d'une dizaine d'Albanais pour la plupart frères, cousins ou beaux-frères, a écopé de peines comprises entre quatre et sept ans de prison ferme, assorties d'interdictions définitives du territoire. Une seule des prostituées du réseau, une jeune Roumaine, a dénoncé le proxénète qui l'a «achetée» en Grèce pour 2000 dollars (la même somme en euros) et l'a conduite à Paris. Les six autres jeunes femmes ont refusé toute plainte ou témoignage.
Pour identifier les membres de la filière, les policiers en sont réduits au travail de fourmi : des