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Libération

La prostitution, un débat sur la place publique

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Ceux qui prônent davantage de répression s'opposent aux partisans du retour des maisons closes.
publié le 19 juillet 2002 à 0h26

Rouvrir les maisons closes, comme le suggère la respectable députée UMP du XVIIe arrondissement de Paris, Françoise de Panafieu, qui prône une réglementation de «cette activité dans l'espace» ? Taper davantage sur les clients de la prostitution, pas seulement ceux qui s'adressent à des mineurs, mais aussi ceux qui ont recours à des majeurs, comme le suggère une partie de l'aile socialiste, qu'il s'agisse du député Christophe Caresche ou d'Anne Hidalgo, adjointe au maire de Paris, Bertrand Delanoë ? Faire d'abord, et en priorité, la chasse aux étrangères parce qu'il y aurait une prostitution traditionnelle et une autre dérangeante pour les riverains ? A Limoges, dans la nuit de mercredi, les dames «traditionnelles» ont manifesté contre la concurrence et les pratiques de leurs collègues venues d'ailleurs.

En annonçant que le gouvernement proposerait des mesures à la rentrée pour lutter contre la prostitution étrangère et en défendant sa position devant l'Assemblée nationale, où sa loi sur la sécurité intérieure a été adoptée dans la nuit de mercredi à jeudi, Nicolas Sarkozy a rouvert un débat vif entre des camps qui s'opposent fortement : celui des abolitionnistes, pour lesquels la «marchandisation» du corps et l'exploitation des femmes sont en soi inacceptables et signes d'un esclavage moderne. Et celui des réglementaristes, qui souhaitent que la prostitution soit structurée et surveillée. D'infinies variations coexistent à l'intérieur de chaque camp : bref, c'est le b...

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