Répression accrue pour les clients de prostitués mineurs, arrêtés municipaux contre le racolage sur la voie publique, lutte contre les filières illégales qui amènent massivement sur les trottoirs des personnes prostitué(e)s originaires d'Afrique noire, d'Asie ou d'Europe de l'Est : quasiment absente du débat public depuis la fin des années 70, la prostitution y fait depuis quelques mois un retour en force. Toutefois, entre abolitionnistes version socialistes parisiens qui s'inspirent de l'exemple suédois pour réclamer qu'on réprime les clients, élus de droite telle Françoise de Panafieu qui demandent la réouverture des maisons closes et la déclaration de guerre de Nicolas Sarkozy aux prostitué(e)s étrangers, on ne peut pas dire que ce débat soit d'une grande clarté politique. D'autant que les expériences opposées faites ici et là ne sont pas concluantes.
En traquant les clients, la Suède puritaine a engendré un trafic souterrain qui échappe à tout contrôle, comme au plus beau temps de la prohibition. Aux Pays-Bas en revanche, même avec pignon sur rue, impôts et assurances, les prostitué(e)s ont du mal à obtenir un compte en banque, et certains tenanciers préfèrent ouvrir des claques clandestins plus lucratifs.
Il y a plus de vingt ans, quand les professionnelles s'étaient battues en France autour de leur égérie Ulla pour qu'on leur reconnaisse un minimum de droits, elles avaient créé un vrai mouvement de sympathie, à défaut de gagner à leur cause l'ensemble de l'opinion. Q