Professeur d'anatomie-pathologie, Claude Got est un pourfendeur reconnu de l'alcoolisme et du tabagisme. Il est aussi, depuis trente ans, un des meilleurs spécialistes de la sécurité routière.
Comment analysez-vous la volonté politique affichée de lutter contre l'insécurité routière ?
Sur ces questions, on a entendu beaucoup de choses, on a même affiché des objectifs précis. Le gouvernement de Lionel Jospin avait ainsi annoncé une baisse de moitié du nombre de tués sur la route. Echec complet, car il n'y avait aucun plan derrière. Les gestes qui ont eu le plus d'impact en la matière n'ont pas été les plus médiatisés. La limitation de vitesse et le port obligatoire de la ceinture, décidés à l'été 1973 par Pierre Messmer, furent des mesures importantes et efficaces. Il y avait alors plus de 16 000 morts sur la route, En quelques mois, on a assisté à une baisse de plus de 3 000 morts. Bref, ce ne sont pas les annonces qui comptent, mais l'action. Et voir si derrière le plan, il y a une crédibilité, des connaissances, des objectifs, des moyens.
Mais qu'est-ce qu'il faudrait faire, ou ne plus faire ?
Face à l'insécurité routière, on est dans un domaine clair. Ce n'est pas comme devant une incertitude scientifique ou médicale. Là, on a les réponses. En sécurité routière, tout est connu, il n'y a pas de système plus étudié, plus analysé. On sait que les trois clés de la sécurité routière sont la vitesse, l'alcool et le port de la ceinture. On peut juger tout plan sur ces trois axes.
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