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Libération
Éditorial

Retard

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publié le 25 juillet 2002 à 0h29

En annonçant qu'elle serait, avec la sécurité routière et la lutte contre le cancer, un des trois chantiers prioritaires de son quinquennat, Jacques Chirac a fait du sort des handicapés une cause nationale. Que cet engagement fasse avancer un état de fait honteux en matière de discriminations directes et indirectes contre plusieurs millions de personnes en France, on ne peut que s'en réjouir. La situation est d'autant plus préoccupante et l'urgence grande que, selon un récent rapport officiel, le nombre des handicapés ne cesse de s'accroître, des victimes d'accidents du travail ou de la route aux personnes vieillissantes gagnées au fur et à mesure de leur grand âge par la dépendance. Ce qu'on peut se demander, c'est pourquoi cette priorité n'est affichée qu'aujourd'hui. Et pourquoi notamment la gauche, si légitimement soucieuse d'intégration, a si peu fait en la matière. Car s'il est un domaine où l'exclusion scolaire, professionnelle et sociale est flagrante, à l'heure où l'on parle de parité hommes-femmes, de «visibilité» des minorités, c'est bien celui du handicap. Le débat sur l'arrêt Perruche avait, il y a quelques mois, lancé un débat public utile et passionnant sur la question du handicap congénital et de sa compensation, trop vite tranché au printemps par un amendement du gouvernement Jospin voté dans la confusion. Cet amendement prévoyait que la prise en charge matérielle des conséquences d'un handicap congénital non décelé était du ressort «de la solidarité nationa