Finalement, Nicolas Sarkozy n'a pas assisté à la grand-messe, hier matin, en la cathédrale d'Ajaccio. Pour cause d'agenda surchargé. En vérité, elle était dite depuis la veille. Par l'effet conjugué de la visite surprise de Jean-Pierre Raffarin et du volontarisme affiché par le ministre de l'Intérieur. Le coup a parfaitement été joué (lire page 3). Il a donné l'impression d'une vraie spontanéité, d'un souci de dialoguer sans rien lâcher sur la fermeté. Au final, la révision constitutionnelle du statut de la Corse, prévue en 2004 dans le processus de Matignon initié par Lionel Jospin, aura gagné une petite année. Et c'est tout. Car le duo Raffarin-Sarkozy est bien décidé à ne rien lâcher sur la dévolution de pouvoir législatif à la collectivité territoriale, disposition présente dans la loi du 22 janvier 2002, mais censurée par le Conseil constitutionnel.
Erreurs du passé. Il faut reconnaître que la paire Matignon-Beauvau développe un certain talent pour faire prendre des vessies républicaines pour des lanternes corses. De véritables rois de l'illusion. Lorsque le ministre de l'Intérieur dit «communauté de destin», les nationalistes sont tentés d'entendre «peuple corse» et les républicains comprennent «communauté nationale». Lorsque l'hôte de la Place Beauvau promet «la possibilité pour une collectivité territoriale, dans son champ de compétence, de déroger à la loi ou au règlement en utilisant le droit à l'expérimentation, après y avoir été habilité», les partisans de l'indép