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Libération

«Opération Ajaccio» : Juppé en ligne de mire

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Ce voyage scelle l'alliance de Raffarin et Sarkozy face à leur rival.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

On les disait concurrents. Les voilà complices. Jean-Pierre Raffarin ne serait donc pas venu voler la vedette à Nicolas Sarkozy en Corse. Et le ministre de l'Intérieur n'aurait pas cherché à être adoubé par le Premier ministre en l'accueillant samedi à Ajaccio, quatre heures durant. «Ce qui intéresse Nicolas, c'est d'avoir des résultats», assure un de ses proches. Le chef du gouvernement nourrit la même ambition : «Je n'ai peur de personne, confie-t-il. Je ne suis pas dans une logique : "Je suis le plus fort, je suis le meilleur." Je m'appuie sur toutes les bonnes volontés. Nicolas Sarkozy a besoin de ma réussite. Et vice versa.»

«Viens en Corse avec moi.» Ils ont fomenté ensemble l'opération Ajaccio. Un coup pensé il y a une dizaine de jours. C'est Raffarin qui, le premier, propose à Sarkozy de «faire quelque chose ensemble». Ce dernier saute sur l'occasion : «Viens en Corse avec moi.» «Pourquoi pas ?» rétorque l'autre. En y mettant une condition : que le voyage soit sans risque. Physique, bien sûr, mais surtout politique. Les deux hommes ont eu plusieurs occasions de préciser les détails du déplacement. D'abord, mardi 16 juillet en début de soirée. Sarkozy défend son projet de loi «Sécurité intérieure» devant l'Assemblée nationale. Raffarin s'assoit à ses côtés, au banc des ministres. Entre deux escarmouches parlementaires, ils prennent le temps de converser. Quarante-huit heures plus tard, au retour de Nancy et de son premier déplacement consacré à la décentralisation, Raf