Berlin de notre correspondante
En Allemagne, c'est une tornade purificatrice qui balaie la scène politique ces jours-ci et abat les hom mes politiques, comme au stand de tir. Pour des délits parfois très graves, ou pour des bagatelles. Après Rudolf Scharping, le ministre de la Défense, et Cem ÷zdemir, le premier député d'origine tur que, c'est Gregor Gysi, la figure de proue du Parti communiste, qui a abandonné mercredi son poste de ministre de l'Economie de la ville de Berlin. Son crime ? Il avait utilisé ses miles (1) de la Lufthansa, accumulés lors de ses déplacements de député, pour partir à Cuba, avec sa femme et sa fille. «J'ai commis une faute que je ne veux pas me pardonner», a déclaré Gysi.
Traque. La politique allemande, qui avait déjà dû constater il y a trois ans, avec le scandale des caisses noires de Helmut Kohl, qu'elle n'était pas aussi pure qu'elle s'imaginait souvent, tourne cette fois à l'inquisition. Jürgen Trittin, le ministre vert de l'Environnement, est harcelé par la presse parce qu'il aurait aussi utilisé ses miles de député pour partir en vacances avec sa compa gne. Avec ses bonus, le ministre a même eu l'outrecuidance de se payer une valise à 410 Û, a révélé le Bild-Zeitung, le grand quotidien populaire, très en pointe sur cette affaire. Le Bild épinglait hier une nouvelle série de députés, deux conservateurs, un social-démocrate, un vert et une communiste qui auraient aussi abusé de leurs miles.
«Le Parlement s'est donné des règles, il est bon que le