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Libération
Éditorial

Micmac

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publié le 2 août 2002 à 0h34

Après les stock-options des patrons, les salaires des ministres : le micmac qui a précédé l'augmentation accordée hier par le Parlement aux membres du gouvernement témoigne d'abord du malaise persistant en France dès qu'on veut parler sans fard de la rémunération de ses élites. Après des décennies de primes occultes et de fonds secrets, assumés sans complexe par l'actuel président de la République quand il justifie ses escapades touristiques aux antipodes par l'utilisation de cet argent noir, pas facile d'étaler la question au grand jour : ça l'est encore moins pour un gouvernement débutant qui vient de refuser un coup de pouce au Smic. Sentant bien que le moment était politiquement mal choisi, Jean-Pierre Raffarin n'était «pas demandeur» de cette augmentation, proposée tel un vrai cadeau empoisonné par un retors sénateur de l'opposition. Si certains de ses ministres s'étaient montrés moins gênés, le Premier ministre semblait annoncer avant-hier un ajournement, sinon un retrait, du projet. Pourtant, hier, le porte-parole du gouvernement déclarait qu'il s'en remettait à la «sagesse» du Parlement. Autant de tergiversations et de petites lâchetés à mettre sans doute sur le compte de l'inexpérience. Quoi qu'il en soit, les ministres en sortent doublement gagnants. D'une part, parce que leur salaire va grimper, ce qui peut se justifier au regard de la responsabilité de la charge, et même si, a priori, on n'entre pas au gouvernement pour gagner plus d'argent. Et surtout parce qu'i