Jean-Pierre Raffarin s'en lave les mains. Le Premier ministre a laissé les députés accorder hier, une mégarallonge de salaire aux ministres. La veille, il avait pourtant affiché une certaine réticence : «Je ne suis pas demandeur», avait-il asséné. Simple clause de style donc : difficile de revendiquer une augmentation quand on refuse un coup de pouce aux smicards. C'est le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-François Copé, qui l'a annoncé dans l'hémicycle. Bien que «cela ne corresponde pas pour lui à une priorité immédiate», le gouvernement s'en remet «bien volontiers» à la «sagesse» de l'Assemblée nationale sur cette délicate affaire de gros sous. Ou comment se débarrasser à bon compte d'une patate brûlante.
Manoeuvre. Car pour les ministres, c'est le jackpot. Au terme du dispositif adopté hier en fin d'après-midi dans le cadre du collectif budgétaire, le chef du gouvernement pourra leur accorder jusqu'à 70 % d'augmentation. De quoi mettre du baume au coeur aux membres de l'équipe Raffarin, qui se plaignaient ces dernières semaines d'éprouver des difficultés à boucler les fins de mois. «Vous trouvez normal que nous soyons moins bien payés que nos directeurs d'administration centrale ? Pas moi !», confiait hier un ministre. Un avis très répandu sous les ors de la République.
Le fauteur de troubles s'appelle Lionel Jospin. En supprimant les fonds spéciaux, à compter de janvier 2002, le Premier ministre socialiste a, du coup, sérieusement amputé le train de v