Menu
Libération
Interview

«L'anonymat, le statut que ces groupes préfèrent»

Article réservé aux abonnés
Quatre questions à Richard Serero, vice-président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
publié le 7 août 2002 à 0h36

La dissolution d'Unité radicale vous satisfait-elle?

C'était ce qu'il fallait faire. Le geste politique est fort, mais il ne faut pas s'arrêter en chemin, sous peine de donner l'impression de se satisfaire des effets d'annonce. L'Etat a un rôle clair à jouer: il a les moyens de remonter les filières, de mettre à jour le financement de tous ces groupuscules et d'informer le public sur ce qu'il y a réellement derrière eux.

La dissolution d'Unité radicale ne risque-t-elle pas de lui faire de la publicité?

Pendant quelques jours, on va en parler abondamment. Et pour la suite, je ne suis pas inquiet: les membres d'Unité radicale vont retourner dans l'anonymat. C'est d'ailleurs le statut que ces groupes préfèrent.

Dissoudre un mouvement d'extrême droite, n'est-ce pas perdre une emprise sur eux?

Cette décision de dissolution démontre une volonté politique de lutter contre l'extrême droite, et il est primordial de montrer sa détermination. De plus, l'Etat a largement les moyens de contrôler les agissements de tel ou tel groupe, officiellement déclaré ou non. C'est une question de volonté politique.

Cette volonté politique existe-t-elle?

Le gouvernement ne peut pas oublier les 82% de personnes qui ont dit non aux idées de l'extrême droite lors des élections présidentielles. L'organisation Unité radicale a été dissoute à la faveur des agissements de Maxime Brunière. Maintenant, il faut voir comment le gouvernement agira avec tous les autres mouvements de même inspiration idéologique qui grav