La loi actuelle est-elle suffisante pour lutter contre l'extrême droite?
Tout est dans le dispositif de 1936 pour mettre hors d'état de nuire les milices et les organisations qui prônent la haine, l'incitation au racisme. De plus, la loi permet aussi d'éviter les stratégies de reconstitution: en effet, selon les textes, toute organisation dissoute qui tente de se reconstruire est passible de six ans de prison et d'une amende pouvant aller jusqu'à 106.707 euros.
Pourtant, les milieux d'extrême droite ne semblent pas se porter moins bien...
Aujourd'hui, les limites nationales ne suffisent plus pour lutter. Les sites Internet délocalisés à l'étranger en sont l'exemple flagrant. Les partis extrémistes ont parfaitement saisi [l'intérêt de] l'internationalisation et [de] l'ouverture des frontières. Et notre cadre juridique n'est plus adapté à cette donne. Il faut une mobilisation européenne pour continuer à faire régresser la bête. Ce qu'on peut faire pour les réseaux pédophiles devrait également être applicable aux milieux d'extrême droite, mais il faut la volonté politique.
La loi de 1936 pourrait-elle être appliquée aux partis «traditionnels» comme le FN ou le MNR?
L'un des grands apports de l'affaire Unité radicale a été de montrer que les passerelles entre les partis installés et la nébuleuse extrémiste existent largement. Certains dirigeants d'Unité radicale ont un passé chargé au MNR. Cet état de fait renforce notre conviction qu'on peut parfaitement appliquer la loi de 1936 au