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Libération

Clandestinité pour la scène free

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Saisies et décrets menacent les grandes fêtes.
publié le 12 août 2002 à 0h38

Quel que soit son succès, le bras de fer qui s'annonce avec les pouvoirs publics à l'occasion du Teknival de l'été apparaît comme l'ultime manifestation d'un «mouvement free» en perpétuelle mutation. Daniel Vaillant, l'ex-ministre PS de l'Intérieur, peut se targuer d'avoir mis un terme à la version précédente : la prolifération de fêtes regroupant des centaines voire des milliers de jeunes technoïdes. Chacune de ces free-parties provoquait un concert de protestations des riverains, de nombreuses lettres d'élus locaux envoyées place Beauvau, et mobilisait de plus en plus médias et gros trafiquants de drogues. Depuis quatre ans, se tenaient en moyenne 700 fêtes spontanées «avec une variation de plus ou moins 15 % selon les années», explique-t-on au ministère de l'Intérieur. Les deux tiers rassemblaient plus de 250 personnes. Aujourd'hui, assure-t-on place Beauvau, «il est trop tôt pour parler d'un tassement ou d'un déplacement du mouvement. Et il est difficile de faire la part entre l'impact de la nouvelle réglementation et son écho». De nombreux témoignages de teufeurs et d'associations de réduction des risques sanitaires décrivent au contraire un retour à la clandestinité.

Atomiser. La scène free s'est atomisée quand elle ne s'est pas exilée vers des cieux plus accueillants. Et ce bien avant la publication du décret «liberticide» du 3 mai. «La plupart des saisies de matériel, une bonne vingtaine, ont eu lieu entre février et avril, preuve qu'on n'avait pas besoin d'un arsenal