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Libération
Éditorial

Déclaration de guerre?

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publié le 12 août 2002 à 0h38

Nicolas Sarkozy et Jean-Pierre Raffarin veulent-ils, sous couvert d'encadrement et de souci de la sécurité des biens et des personnes, imposer l'interdiction des raves ? Verbalement, on peut être certain qu'ils répondront à la question par la négative. Les dernières restrictions imposées à l'organisation des free-parties n'ont-elles pas été adoptées sous le gouvernement Jospin à la demande expresse de son ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant ?

Peut-on, dans ces conditions, sérieusement qualifier de «liberticide» le fait d'exiger un minimum de garanties sanitaires et sécuritaires pour des rassemblements de plusieurs milliers de personnes aux nuisances sonores certaines ? Pourquoi tolérerait-on dans ce contexte l'invasion d'une propriété privée ou même de terrains communaux ou domaniaux ? Et pourquoi faudrait-il, à ces occasions, faire preuve d'une indulgence toute particulière à l'égard des dealers ?

Autant d'arguments, recevables en eux-mêmes. On les entend ici et là depuis plus d'un an. Mais ils sont loin de constituer la réponse attendue. Car cette vraie réponse ne fera pas l'objet de discours, de déclarations ou d'entretiens. Elle prendra obligatoirement la forme d'actes de gouvernement : soit le ministère de l'Intérieur donnera par circulaire des consignes de compréhension aux préfets pour coopérer intelligemment avec les organisateurs de raves qui sont prêts à le faire ; soit ces consignes seront si restrictives, si lourdes et si contraignantes qu'elles reviendront à