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Libération

Etats-Unis : les raves dans le collimateur du Sénat

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Elles risquent d'être interdites au nom de la lutte contre l'ecstasy.
publié le 12 août 2002 à 0h38

Washington

de notre correspondant

Officiellement, bien sûr, le projet de loi S 2633, déposé en juin par le sénateur Joseph Binden, n'est pas dirigé contre les raves, mais uniquement contre le trafic de Methylenedioxymethamphetamine, c'est-à-dire d'ecstasy. Pourtant, la loi a été habilement baptisée «Reducing American's Vulnerability to Ecstasy Act»... c'est-à-dire «RAVE Act». Et pour le présenter, le sénateur est parti du constat que «la plupart des raves sont des paradis pour usage de drogues illicites».

Poursuite. Le texte, qui a déjà passé l'obstacle de la commission des affaires judiciaires et devrait être voté à l'automne, vise à «permettre des poursuites contre les organisateurs qui cherchent à tirer un profit en exploitant et en mettant en danger de jeunes vies», a expliqué Biden. Elle étend en fait le champ d'une ancienne loi des années 80, qui punit les tenanciers de crack houses (fumeries de crack) d'amendes ou de peines de prison. Lorsque le «Rave Act» sera voté, tout organisateur de fête sera menacé de peines allant jusqu'à vingt ans de prison et 750 000 dollars d'amende. Qui, après cela, prendra le risque de monter une fête?

Joseph Biden n'est pas un des plus réactionnaires des sénateurs. Démocrate du Delaware, il est connu pour présider la prestigieuse commission des affaires étrangères du Sénat, où il affiche des idées plutôt modérées. Il dirige également les travaux d'une sous-commission sur les crimes et la drogue, et c'est à ce titre qu'il a présenté son projet