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Libération

Joël Labbé, maire des teufeurs

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A Saint-Nolff, en Bretagne, il ouvre sa commune à une rave encadrée.
publié le 12 août 2002 à 0h38

Saint-Nolff (Morbihan) envoyée spéciale

C'est un maire candidat à l'organisation d'une rave sur sa commune. Un spécimen à part. Joël Labbé, 50 ans, entame un second mandat («gauche humaniste») à Saint-Nolff (Morbihan), 3 500 administrés : «C'est parce que je bénéficie de la confiance des gens que je peux essayer de secouer les esprits, dit-il. Défendre les teufeurs n'est pas une position facile.» Depuis quelques jours d'ailleurs, un comité antirave s'est créé, et une pétition circule. La rave fait peur. A Saint-Nolff comme ailleurs. Pourtant, les habitants d'ici ont pris l'habitude d'accueillir, depuis 1997, un festival de musiques contemporaines qui a drainé, en juillet de cette année, 17 000 personnes vers la commune. Mais c'était du rock. La musique électronique et son public n'ont pas cette cote-là. D'abord, il y a le bruit, les «kilos de son» qui «cassent la tête» du voisinage ; et ce côté «supermarché de la drogue» pour jeunes zombies en transe... Bref, une image calamiteuse, des «clichés archi-rebattus» par les maires antiraves. Celui de Saint-Nolff s'est d'ailleurs élevé contre cette «diabolisation de la jeunesse» à l'occasion d'une assemblée des maires du Morbihan particulièrement houleuse. Mais il ne bombe pas le torse : «Moi aussi, je trouve cette forme d'expression de la jeunesse très déroutante. Mais je ne supporte pas l'idée qu'on mette des gens dans le non-droit. Après tout, les raves sont une réaction à un monde archi-normalisé. J'ai envie de donner aux jeunes