Un rafiot nord-coréen et ses marins géorgiens pris en otage par des pirates somaliens au large d'un hypothétique Etat de la corne de l'Afrique : l'histoire, qui a mis en alerte les médias et la Royal Navy, parce qu'on a cru un temps que ce bateau était britannique , paraît sortie tout droit d'une aventure de Corto Maltese. Mais la piraterie moderne n'a rien d'une fiction agréable. Elle inquiète même sérieusement la communauté internationale. Elle a un coût élevé en vies humaines (six marins ont péri depuis le début de l'année) et en argent (entre 250 et 500 millions d'euros par an, selon les estimations). Le phénomène, qui frappe des côtes d'Afrique à celles d'Asie du Sud-Est ou d'Amérique latine, est global et semble en augmentation, bien que la hausse des chiffres (ils ont triplé en dix ans, selon le Bureau maritime international) doive peut-être autant au fait que les armateurs soient aujourd'hui plus diserts que jadis sur les attaques dont ils sont victimes, et que les Etats concernés, soucieux de leur image, s'activent davantage contre le fléau.
Car la plupart de ces actes de piraterie n'ont plus, comme jadis, la haute mer pour théâtre. Ils sont en majorité lancés contre des navires à l'ancre dans les eaux territoriales, ou à quai dans les ports. Quand ils ont lieu en mer, c'est le plus souvent dans des détroits et chenaux où les bateaux sont à la merci de vedettes rapides surgissant de nuit de la côte pour détrousser les équipages, piller les cargaisons, voire, dans