D'accord, Jean-René Fourtou n'est pas un grand communicateur et sa prestation de mercredi a largement déçu les marchés financiers. Un peu comme si ces derniers regrettaient le grand bonimenteur Jean-Marie Messier qui a passé son temps, à la tête de Vivendi et entre deux sessions de photos pour magazine people, à acheter trop cher des entreprises sans disposer des fonds pour les payer. Car c'est bien de là que viennent tous les problèmes du groupe aux abois, de cette foi irraisonnée en l'avènement imminent d'un monde virtuel, de cette gloutonnerie d'achats à crédit. Mais la révolution culturelle annoncée a tardé et, aujourd'hui, c'est la facture de ce festin mégalomaniaque que doit régler le successeur de Messier. Trente-cinq milliards d'euros de dette. Pour l'instant, car ce n'est que le 25 septembre qu'on connaîtra l'étendue exacte des dégâts...
On comprendra sans mal que la tâche ne soit pas aisée, même si Jean-René Fourtou a fait preuve de quelque naïveté : l'homme, après tout, n'est pas un perdreau de l'année et il aurait bien dû se douter qu'avant de descendre dans l'arène il avait plus qu'intérêt à rassurer ses actionnaires, autant sur la question brûlante des liquidités à court terme que sur celle des perspectives à long terme de Vivendi Universal. Car, en évoquant la vente d'actifs pour 10 milliards de dollars d'ici deux ans sans pouvoir dire où il entendait exactement conduire VU, il s'est plus comporté en syndic de faillite qu'en chef d'entreprise dynamique. D'où la