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Libération

Fourtou à l'épreuve du feu

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Le PDG se retrouve prisonnier des marchés financiers.
publié le 16 août 2002 à 0h40

Les Américains ont une expression ad hoc pour qualifier les cessions d'actifs en pleine tempête. Ce sont des fire sales, autrement dit des ventes sous la contrainte du temps parce qu'il y a le feu dans la maison. Aujourd'hui, aucun acheteur potentiel dans le monde n'ignore que Vivendi Universal est dans une situation désespérée. Qu'il a été prévu, comme l'a annoncé mercredi Jean-René Fourtou son PDG, de céder pour 10 milliards d'euros d'actifs en deux ans, dont 5 milliards en moins de dix mois. Encore est-ce là une vision optimiste des choses car s'il s'avère, au terme de l'audit dont les conclusions seront rendues en septembre, que la situation est plus détériorée qu'elle n'y paraît, les cessions deviendront plus urgentes encore. Et le rapport de force déjà très entamé du nouveau PDG dans ses négociations «commerciales» tombera de difficile aujourd'hui à négatif demain.

Vendre, un dilemme. Jean-René Fourtou paraissait l'avoir compris en déclarant qu'il n'évoquerait pas les cessions avant de les avoir réalisées. Mais, pressé par la communauté financière avide de bonnes nouvelles, il a dû manger son chapeau mercredi en annonçant la mise en vente de Houghton Mufflin, le célèbre éditeur de livres scolaire américain et, pis encore, en se donnant un délai officiel : «avant décembre». En choisissant cette cible, le nouveau PDG tape dans ce qui est «profitable, bien géré et attractif». Pas de chance : la communauté financière, qui n'est décidément jamais contente, craint désormais q