La catastrophe qui frappe le centre de l'Europe, quoique dramatique, pourrait être une chance pour l'Union européenne. Celle-ci pourrait y trouver l'occasion de démontrer qu'elle est capable d'autre chose que d'obscures querelles entre politiciens et technocrates des Etats membres, qui accouchent de textes, réglementations et taxes souvent incompréhensibles à l'opinion publique. Le déluge se moque des souverainetés nationales. La solidarité et l'aide aux populations frappées par les colères de la Nature, comme la coopération pour prévenir leurs effets les plus dramatiques, devraient être la règle plutôt que l'exception au sein de la maison européenne. S'il faudra encore pas mal de temps avant que l'Union ne se donne les moyens militaires d'assurer la sécurité de ses membres, il pourrait en aller autrement de la lutte contre les catastrophes naturelles. Il faut déplorer le fait que l'UE ne dispose à ce jour d'aucun budget, moyen ou même procédure pour se mobiliser d'urgence dans l'aide aux sinistrés des Etats membres et des pays voisins. Et espérer que la proposition du sommet de Berlin pour la création d'un Fonds d'urgence se concrétise.
Mais il ne faut pas oublier non plus que les immenses dégâts subis par l'Europe centrale sont moins l'effet d'une Nature soudain destructrice que la facture de l'impéritie et de la myopie des gouvernements de toutes étiquettes et nationalités. Craignant d'affronter la grogne des électeurs et le pouvoir des lobbies, ils ont laissé construire d