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Portrait

Professeur de physique et reine des piques

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Entrée en politique en 1971, «Marie-No» a choisi la voie des minoritaires.
publié le 20 août 2002 à 0h41

Pas du genre à demander la permission avant de prendre la parole, Marie-Noëlle Lienemann n'est pas une novice dans l'art de la polémique. En 1992, en déclarant : «Le PS a fait son temps. Il faut changer d'air. Créer une nouvelle structure. Un nouveau parti», la ministre déléguée au Logement du gouvernement de Bérégovoy provoque un tollé dans les rangs socialistes. Dressant un portrait alarmiste de son parti ­ «Le PS se recroqueville. Il est en déficit de propositions et a désormais, selon moi, refusé de défendre les petites gens» ­, elle oblige Fabius alors premier secrétaire à demander sa démission.

Mentor. Née en 1951 à Belfort, cette «catholique laïque» prend sa carte au PS au moment du congrès d'Epinay, en 1971. Elle devient députée européenne en 1984 et entre au Palais-Bourbon en 1988. En 1989, elle est élue maire d'Athis-Mons (Essonne), fonction qu'elle occupera jusqu'en 2001. Lienemann acquiert alors sa culture de minoritaire en étant «rocardienne» avant de lâcher son mentor et «sa rigueur économique». En 1992, elle est nommée ministre déléguée au Logement, mais la défaite de la gauche, en 1993, la ramène à son activité de professeur de physique.

Entretemps, «Marie-No», comme l'appellent ses amis, dénonce la candidature «anesthésiante» de Mitterrand à la présidentielle de 1988, avant de fonder, en 1991, la Gauche socialiste, avec Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon. La même année, elle s'en prend à l'intervention française dans le Golfe et à la corruption de certains élus

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