Buenos Aires correspondance
En Argentine, le troc est devenu un moyen de survie face à la crise économique. Ils sont plus de 6 millions, près du quart de la population, à s'y adonner et à participer ainsi à une véritable économie parallèle. Un essor exceptionnel qui accompagne celui du chômage et de la pauvreté. Selon les derniers chiffres officiels, publiés à la mi-août, 53,8 % de la population argentine plus de 19 des 36 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté, avec moins de 170 dollars par mois ; 8,4 millions d'Argentins sont confrontés quotidiennement à la faim. Le pays est entré au troisième trimestre 2002 dans sa cinquième année consécutive de récession.
Forum. Dans ce contexte, le rôle des clubs de troc ne se limite plus au coup de pouce pour finir le mois. Pour beaucoup ils sont devenus la seule manière d'obtenir de la nourriture ou des vêtements. Au moment où s'ouvre à Buenos Aires le Forum social mondial, inspiré des deux éditions de Porto Alegre (Brésil), ses promoteurs y voient aussi un moyen de contester le système économique libéral qui a précipité l'Argentine dans la crise. Le Forum s'ouvrira ce soir avec une manifestation contre le néolibéralisme. Sous le titre «La crise du néolibéralisme en Argentine et les défis pour le mouvement global», il accueille plus de 400 ONG (dont Médecins du monde, Greenpeace, Amnesty International, etc.). Quelque 500 délégations étrangères sont également attendues, dont Attac. Les débats, qui tenteront d'expliquer le