Menu
Libération
Interview

«Nous voulons une loi pour légaliser le troc»

Article réservé aux abonnés
publié le 22 août 2002 à 0h42

Carlos de Sanzo, l'un des fondateurs du Réseau global de troc solidaire, principal système de troc d'Argentine (Libération du 15 juillet), défend l'idée d'une monnaie qui «serve à échanger et non à spéculer».

Comment est née l'idée de ce système de troc ?

En 1995, la crise financière mexicaine a montré que les effets de la mondialisation pouvaient déséquilibrer nos économies et qu'il fallait mettre en place un filet de protection pour la majorité de la population. L'idée est alors née de créer une monnaie qui serve exclusivement à échanger et non à spéculer, l'objectif étant de rendre les gens moins vulnérables, plus autonomes et capables de se prendre en charge. Il ne s'agit pas de concurrencer l'Etat, mais de créer un «écoclimat» qui stimule et aide les gens. D'ici à la fin de l'année, nous pourrions doubler le nombre de nos membres, passant à 2 millions, et toucher 12 millions de personnes [en comptant les familles, ndlr]. La réaction des autorités est plutôt positive. La señora Duhalde ­ l'épouse du Président ­ nous soutient, ainsi que le gouverneur de Buenos Aires ou encore celui de la province de Salta.

En échappant à la fiscalité, votre système ne met-il pas encore plus à mal les finances publiques ?

Nous réclamons une loi pour légaliser le troc. Une loi qui reconnaisse notre rôle d'émetteur d'une monnaie particulière et qui nous permettrait de payer des impôts. Car nous ne voulons pas rester dans l'entre-deux, ni légaux ni illégaux. Du coup, nous sommes une cible vulnéra