Menu
Libération
Analyse

Un cadeau empoisonné pour les socialistes

Article réservé aux abonnés
L'idée d'un seul parti à gauche est explosive.
publié le 23 août 2002 à 0h43

Qui ne dit mot consent ? Alors que les projets du gouvernement Raffarin pour réformer les modes de scrutin des élections législatives, régionales et européennes ont suscité de nombreuses réactions parmi les petites formations de gauche, les responsables socialistes sont restés silencieux depuis le début de la semaine.

Cette atonie ne s'explique pas seulement par la trêve estivale : les cadors du PS ont su ces derniers jours donner de la voix pour voler dans les plumes de Marie-Noëlle Lienemann, coupable d'attaquer bille en tête Lionel Jospin, dans son ouvrage Ma part d'inventaire. L'absence de réaction des socialistes ne se justifie pas non plus par la seule proximité des projets gouvernementaux avec la réforme engagée par Lionel Jospin en 1999 pour les élections régionales. Ni par le caractère pour l'instant officieux des projets de Raffarin.

Si le PS reste aussi silencieux, c'est parce que la logique majoritaire des modifications proposées ne peut que le conforter dans son rôle de principale formation de la gauche. L'effondrement du vote communiste lors des scrutins présidentiel et législatif, la stagnation des Verts, l'atomisation de l'extrême gauche les 9 et 16 juin ont placé de fait les socialistes dans une situation quasi hégémonique. En tout cas à l'Assemblée nationale, même si le PCF a pu conserver son groupe.

Une modification des règles du jeu électoral consacrerait institutionnellement cette situation en favorisant la bipolarisation du système politique autour de deu