Soyons clair : ce que les premiers clients découvriront aujourd'hui à Sénart, c'est bien un centre commercial. Une grande boîte contenant un hypermarché, 135 boutiques, des restaurants. Avec un multiplexe, un parking, une autoroute à proximité, la routine, quoi. Les gens d'Espace Expansion, gestionnaire du lieu, sont sans doute dotés d'une imagination très riche. Car à la place du centre commercial régional Carré Sénart, ils voient une «véritable expérience de plaisir et de bien-être». Ils ne pensent pas que des acheteurs viendront y faire leurs courses. Ils disent que les «personnes-clients» s'y déplaceront pour «vivre et consommer des moments de plaisir». Ces commerçants-là ont un programme digne d'un parti ou d'une secte «Priorité à l'humain» et ne font d'ailleurs pas du commerce : ils gèrent «un lieu multiple associant fonctions marchandes, loisirs, plaisir, mais aussi un rôle citoyen».
Poney club. Une traduction s'impose. Le Carré Sénart représente la «nouvelle génération de centres commerciaux et de loisirs», résume Léon Bressler, PDG de l'investisseur Unibail, quand il lâche le lyrisme maison. A l'assortiment commercial classique, un hyper (en l'occurrence Carrefour), quelques moyennes surfaces (ici Virgin, Darty, H & M) et un collier de magasins, s'ajoutent désormais des équipements de loisirs. A Sénart, un multiplexe Gaumont de 16 salles. Stéphane Crépy, directeur du centre, classe aussi au rayon ludique les restaurants, dont l'immanquable McDo pile en face du ci