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Libération

Le peuple des patrons hausse le ton

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Smic, 35 heures, charges... les entrepreneurs n'ont pas les mêmes priorités.
publié le 29 août 2002 à 0h46

Jouy-en-Josas (Yvelines), envoyés spéciaux.

Sans cravate mais pour la plupart habillés d'un polo de rugby rouge siglé Medef, plus de 2 000 chefs d'entreprise ont fait hier leur rentrée à l'occasion de la cinquième université d'été du mouvement patronal. Cette année, le thème de la rencontre est marqué par l'après-11 septembre : «Entreprendre dans un monde d'incertitudes.» Or, pour les entrepreneurs, la première incertitude concerne les décisions que le gouvernement va prendre dans les prochaines semaines sur l'assouplissement des 35 heures, l'harmonisation des Smic «par le haut» et, plus généralement, la baisse des charges sociales.

Dans les couloirs du campus de l'école HEC, qui accueille l'université jusqu'à demain, certains patrons n'ont pas hésité à faire part de leur «inquiétude» sur une possible reculade du gouvernement, qui a ouvert cette semaine les négociations avec les partenaires sociaux. «Le peuple des entrepreneurs attend une réforme profonde à la hauteur des espérances que le gouvernement a suscitées chez nous», prévient Victor Scherrer, de l'Union nationale des industries alimentaires. Yvon Jacob, patron emblématique de la Fédération des industries mécaniques, n'est pas moins exigeant : «L'attente est ancienne, et la question des 35 heures a constitué une part importante du débat des élections. Il y a urgence, la loi Aubry a désorganisé le système productif français. Toute volonté de ralentir la refonte des 35 heures serait préjudiciable.» Ce patron est partisan