Que la CGT mette la pression avant la rentrée, comme l'a fait mardi son secrétaire général, Bernard Thibault, sortant du bureau du ministre des Affaires sociales et du Travail, on ne s'en étonnera pas. Que le Medef hier, par la voix d'Ernest-Antoine Seillière, hausse à son tour le ton à l'égard du gouvernement, voilà qui est un peu plus surprenant. Surtout quand le président de l'organisation patronale réclame «une décision gouvernementale ou parlementaire», alors qu'il n'avait cessé de reprocher au gouvernement précédent, celui de Lionel Jospin, de réglementer et de légiférer au lieu de laisser libre cours au dialogue social. Les dirigeants du Medef auraient-ils soudainement viré leur cuti, se transformant en défenseurs inconditionnels des vertus de la loi contre celles du contrat ? Sortis de leur contexte, les propos d'Ernest-Antoine Seillière pourraient le laisser croire.
Mais, en toile de fond, il y a d'abord les élections prud'homales du 11 décembre prochain, qui incitent peu ou prou l'ensemble des organisations syndicales et patronales à en rajouter. Façon CGT, en menaçant d'un «appel à la mobilisation» pour s'opposer aux projets gouvernementaux (lire ci-dessous) sur le Smic et les 35 heures. Ou plus soft, comme le président de la CTFC, Alain Deleu, rappelant au ministre qu'il ne doit «pas répondre aux attentes des entreprises sans répondre aux attentes des salariés». Ou Marc Blondel (FO), premier rendez-vous de rentrée de François Fillon mardi, modéré dans le ton, mais