Gauche année zéro. Après un printemps meurtrier qui l'a vu encaisser deux sévères défaites électorales, c'est une gauche dans tous ses états qui fait son retour sur la scène politique. Une gauche lestée d'un monceau d'interrogations, mais abandonnée par des chefs usés, vieillis, fatigués.
Affaibli par son naufrage présidentiel (3,32 %), le président du PCF, Robert Hue laisse de fait la charge à la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, de sauver ce qui peut l'être des ruines communistes : un congrès se penchera au printemps sur cette mission (quasi) impossible. Même tentative désespérée de Jean-Pierre Chevènement. Lâché de toutes parts, il s'obstine à retaper sa petite boutique branlante en organisant samedi et dimanche, à Chaville (Hauts-de-Seine), l'université d'été du Pôle républicain avant de tenir un congrès constitutif. Quant à Dominique Voynet, en confirmant hier à Saint-Jean-de-Monts (Vendée) son départ du poste de secrétaire nationale des Verts, elle a jeté une pelletée de terre supplémentaire sur la défunte gauche plurielle (lire page 3). Quitte à renvoyer ses amis écologistes à leurs interrogations récurrentes sur les moyens de mûrir enfin.
«Bien travaillé». L'exemple venait d'en haut. Dès le 21 avril, c'est Lionel Jospin qui a entonné le premier le chant du départ. Après avoir déclaré au cours de l'été qu'il ne serait «pas toujours muet», il s'est contenté de répondre par un bref courrier aux militants socialistes de Chinon (Indre-et-Loire) qui l'avaient sollic