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Libération
Éditorial

Provocateur

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publié le 2 septembre 2002 à 0h50

En logique, le ministre délégué à l'Enseignement scolaire parle d'or : «On ne peut avoir moins d'élèves et plus de professeurs.» Mais en politique, la logique compte moins que le symbole. Et il n'est pas malin pour le gouvernement Raffarin d'afficher sa première rentrée sous le signe de la baisse des effectifs enseignants. Luc Ferry l'a compris qui, hier soir à la télé, a à moitié désavoué son ministre. Le gouvernement s'est ainsi offert un nouveau couac de communication. Et il a permis à François Hollande, chef d'un Parti socialiste encore en réanimation, d'appeler à la rescousse les gloires du Panthéon : «Victor Hugo disait que "pour fermer des prisons il faut ouvrir des écoles". C'est l'inverse qui se fait aujourd'hui.» Si la droite ne veut pas tomber dans sa caricature et finir par convaincre qu'elle se préoccupe plus d'incarcérer les mineurs que de les éduquer, elle devrait apprendre de la gauche. Car les socialistes ont payé pour voir ce qu'il advient quand on fanfaronne sur la graisse du «mammouth». Parmi les voix qui lui ont manqué le 21 avril, Jospin en est encore à compter celles qu'il doit à l'ami Allègre...

L'argument utilisé pour justifier un moins de profs risque vite de se révéler provocateur. Comme si l'avenir des enfants relevait de la logique comptable, comme si la qualité des prestations de l'Education nationale était telle que cela rende stupide l'idée de les améliorer avec, par exemple, des classes moins nombreuses. La démographie scolaire n'est pas une s