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Libération

L'espoir, comme une traînée de poudre

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Dans la cohue, une liste de 1500 noms a été établie. Débordée, la coordination appelle à manifester aujourd'hui.
publié le 3 septembre 2002 à 0h50

Les premiers sont arrivés vers 5 heures du matin, dans la nuit de dimanche à lundi. Hier matin, les permanents de la CGT les ont découverts devant les portes de la Bourse du travail, rue Charlot, près de la République à Paris. Dans la matinée, la file d'attente faisait le tour du pâté de maisons. Dès 10 heures, ils étaient près de 3 000. Tous ces sans-papiers attendaient leur inscription sur une liste à laquelle seuls 1 500 d'entre eux ont finalement eu accès. Africains et Chinois pour une écrasante majorité, ils espèrent leur régularisation.

«C'est à la basilique de Saint-Denis qu'on m'a dit de venir ici», explique Soumana, un Malien. Depuis le 17 août, jusqu'à vendredi soir, la coordination 93 des sans-papiers occupait la basilique où sont enterrés les rois de France. De nombreux autres étrangers s'y sont présentés tous les jours pour se faire inscrire. Dimanche, à la manifestation du Trocadéro, un rendez-vous a été donné, lundi matin à 10 heures devant la Bourse du travail, lieu habituel de rencontre pour la coordination nationale des sans-papiers. L'information s'est répandue comme une traînée de poudre. «Moi, c'est le fils de mon frère qui m'a appelé, dit un Sénégalais, ça fait deux fois que j'essaie de m'inscrire, cela fera bientôt un an que je suis ici.»

«Ici, c'est la mairie ?»

Habitués des files d'attente en préfecture, les sans-papiers sont arrivés en avance. La plupart ont leur dossier administratif sous le bras. Devant les portes closes, un syndicaliste fait signe à