Il y a des images qui hantent encore les esprits à droite. En août 1996, près de 1 500 CRS défonçaient les portes de l'église Saint-Bernard à coup de merlin, sur l'ordre du ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, qui déclarait vouloir agir avec un «souci d'humanité et de coeur» (lire aussi page 4). Six ans plus tard, l'heure n'est plus aux démonstrations de force. Le cabinet de Nicolas Sarkozy a reçu la semaine dernière une délégation de sans-papiers. A cette occasion, le ministère a arrêté sa ligne : pas de régularisation massive, mais des dossiers réexaminés au cas par cas, «avec humanité et réalisme», par les préfectures concernées.
Conventions. Pour les personnes non régularisables, le ministre de l'Intérieur souhaite que les reconduites à la frontière, effectives aujourd'hui dans 20 % des cas, soient renforcées. A Bucarest, samedi, Nicolas Sarkozy a signé des accords de collaboration pour mieux contrôler l'immigration roumaine et pour le retour vers leur pays des mineurs arrêtés en France. Il doit se rendre prochainement au Mali, puis dans d'autres pays d'Afrique, pour passer d'autres conventions.
Intransigeant avec les clandestins, le gouvernement veut développer des «filières positives d'immigration». A terme, le ministre de l'Intérieur entend remettre à plat le dossier «tabou» de l'immigration en France avec, à la clé, une nouvelle loi. A Matignon, Jean-Pierre Raffarin préfère s'en tenir aux textes actuels, insister sur les accords bilatéraux et agir dans le cadre d