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Libération
Éditorial

Inéluctable

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publié le 4 septembre 2002 à 0h51

Ceux, sans doute nombreux, qui ne manqueront pas de se lamenter ou s'indigner des résultats du Sommet de la Terre qui s'achève aujourd'hui à Johannesburg auront à la fois raison et tort. Raison parce que nul ne peut se laisser abuser par l'arbre foisonnant des discours, des initiatives et des documents produits par cette grande palabre planétaire. Ils masquent trop mal le désert des engagements concrets, chiffrés et datés nécessaires pour assurer un développement qu'on veut durable, et réduire la fracture entre riches et pauvres. La «révolution écologique» dont Jacques Chirac s'est fait le grand timonier doit (on peut espérer) un peu à une prise de conscience personnelle, et beaucoup au désir de démarquer la France aux yeux des pays du Sud de l'attitude hautaine des Etats-Unis. Sans parler du plaisir d'aller braconner sur des terres écolos plutôt classées à gauche. Mais tout en adoptant une posture gaullienne et en se situant entre l'égoïsme des uns et les attentes des autres, Jacques Chirac s'est refusé à remettre en cause les subventions à l'agriculture tout comme la complaisance de ses partisans envers les pollueurs.

On aurait tout aussi tort de se contenter d'en ricaner ou de s'indigner. D'abord parce qu'on ne peut guère attendre autre chose des grands «machins» onusiens qu'un catalogue de bonnes intentions passées au laminoir des négociations entre Etats. Ne négligeons pas les acquis que sont quand même l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur le climat, les engagem