Washington
de notre correspondant
Les économistes ont beau expliquer que la récession avait en fait commencé vers mars 2001, la plupart des Américains en ont une perception toute différente. Pour eux, elle est la conséquence directe du 11 septembre : en les plongeant dans l'incertitude, Oussama ben Laden a réussi à déstabiliser profondément l'économie... Qu'ils aient raison n'est pas complètement à exclure. Qui peut jurer que, sans les attentats, la récession aurait eu lieu ? «Durant l'été, se souvient Christopher Waller, professeur d'économie à l'université du Kentucky, beaucoup d'économistes écartaient l'idée d'une récession : ils parlaient d'un "atterrissage en douceur". Le 11 septembre, en aggravant la crise, a subitement mis fin à ce débat.» L'impact direct de la tragédie sur l'économie est difficile à mesurer. Certains estiment qu'elle a été à l'origine de la perte de 750 000 emplois. Ce qui est sûr, c'est qu'une très grande ville (New York) et trois grands secteurs d'activité (l'assurance, les transports aériens et le tourisme) ont été frappés de plein fouet. Presque 30 % de l'ensemble des espaces commerciaux de Lower Manhattan, le quartier des affaires, ont été détruits ou endommagés et plus de 100 000 personnes ont perdu leur emploi à New York.
Dépôts de bilan. Les dommages sont estimés entre 50 et 70 milliards de dollars (le contrôleur financier de New York, William Thompson, a jugé hier que le coût global, y compris en revenus futurs perdus, s'élèverait entre 83 et 9