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Les sous-traitants en première ligne

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Exemple à Angers, chez ACT, qui subit la baisse des investissements.
publié le 5 septembre 2002 à 0h52

Un demi-point de croissance égale des emplois en moins, immédiatement. ACT Manufacturing, à Angers, illustre cette implacable mathématique. L'entreprise, sortie du groupe Bull il y a deux ans, est spécialisée dans les cartes électroniques. L'usine produit de l'équipement de serveurs informatiques et développe des produits de stockage de données. Un sous-traitant géant employant plus de 670 personnes. L'entreprise, passée sous giron américain en 2000, dépend exclusivement des contrats passés par ses clients : des fabricants de photocopieurs, de GPS (guidage par satellite) ou spécialisés dans le stockage de données.

Crise américaine. Jusqu'en 2000 tout allait bien. «Deux années de croissance exceptionnelles», dit la direction de l'entreprise à Angers. Tout a commencé à dégringoler fin 2001. Un gros client historique, qui avait des liens très étroits avec l'entreprise quand elle appartenait à Bull, décide de retirer petit à petit ses marchés pour les confier à des concurrents. «Ils nous assuraient de 60 à 70 % de notre volume d'activité», estime Marc Taillefer, de la CGT. Dans le même temps, la maison mère aux Etats-Unis encaisse la crise boursière qui touche les télécoms et les prémices d'un ralentissement général de l'économie. A tel point qu'en janvier 2002 ACT Manufacturing Inc. dépose le bilan aux Etats-Unis. Un tribunal gère dès lors ses actifs, avec un seul objectif : rembourser les créanciers, les banques au premier plan, en cédant les filiales de Mexico, de Thaïlande ou