New York de notre correspondant
Toute sa vie, Howard Gabler l'a passée dans la finance. D'abord comme comptable dans les années 60, jusqu'à devenir vice-président de la Bourse des valeurs marchandes à New York. Quarante ans à arpenter Wall Street. «J'ai tout connu, dit-il avec un sourire nostalgique, les crises, les hauts, les bas...» En 1989, lui, l'insatiable bosseur, tente une nouvelle aventure : prendre la tête d'un cabinet de recrutement. Son entreprise, GZ Stephens, est de taille modeste mais se fait vite connaître en rendant l'un des services les plus prisés dans le monde doré des affaires : dénicher les nouveaux talents, ceux qui peuvent faire gagner des millions aux banques d'investissement.
L'époque semble favorable à la prise de risques. Wall Street a digéré le krach d'octobre 1987 et est reparti de plus belle. «Et puis on avait cette adresse, ajoute-t-il : 1, World Trade Center. C'était sans aucun doute l'une des meilleures adresses pour se faire connaître et attirer les clients. Evidemment, aujourd'hui, ce n'est plus pareil.» Aujourd'hui, Howard Gabler a récupéré un bureau qu'il considère comme temporaire au milieu de Manhattan.
Comme beaucoup d'autres, sa vie a changé le 11 septembre 2001. Professionnellement, il a vu disparaître son entreprise, située au 47e étage de la tour nord, alors qu'il réussissait à fuir l'immeuble en flammes. Personnellement, il a du faire face à la plus terrible des épreuves : la perte d'un fils, Frederick, qui travaillait chez Cantor Fi