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Libération

Bush, la stratégie du sens unique

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Sa politique étrangère est revenue aux principes d'avant 2001.
publié le 11 septembre 2002 à 0h56

Washington de notre correspondant

Le visage de l'ennemi a changé. Il n'a plus de barbe, plus de turban, mais une moustache et un sourire rigide. C'est celui de Saddam Hussein, vieille connaissance qui a remplacé Oussama ben Laden. Le commandant en chef lui aussi a changé. Dans les sondages, George W. Bush est passé de 90 % d'opinions favorables à seulement 60 %. Il n'est plus qu'à 9 points au-dessus de son niveau du 10 septembre 2001. Comme il y a un an, George W. Bush cherche à rallier le monde, mais le monde a pris ses distances. «Il y a un an, les gens tout autour de la planète allumaient des bougies pour les Etats-Unis. Aujourd'hui, le moyen le plus aisé pour se faire acclamer dans les rues est de dénoncer les politiques américaines», constate le chroniqueur Fareed Zakaria, dans Newsweek.

Doctrine de la «guerre préventive». Bush n'a pas su, ou n'a pas cru bon, entretenir la solidarité de ses alliés. Dès après l'effondrement des talibans afghans, il a renoué avec l'unilatéralisme qui avait caractérisé le début de son mandat. Il l'a même accentué. En décembre, il déchire le traité ABM de 1972 limitant les systèmes antimissiles. En janvier, il part en campagne contre «l'axe du Mal». En juin, il s'aligne sur les vues d'Ariel Sharon exigeant l'éviction de Yasser Arafat. Dans un discours à West Point, il avance sa doctrine de la «guerre préventive», sans précédent dans les relations internationales. En juillet, il tente de saboter la naissance de la Cour pénale internationale (C