Lorsque nous avions rencontré Irene Zoppi, 35 ans, réserviste de l'armée américaine d'origine portoricaine, à la fin du mois de septembre 2001 (1), Washington préparait la campagne d'Afghanistan. Vétéran de la guerre du Golfe, la major Zoppi se tenait prête à confier ses trois enfants à leurs grands-parents pour partir sous les drapeaux. Au début du mois de novembre, son commandant l'a appelée, lui ordonnant de se présenter à Fort Mead (Maryland). Elle a aussitôt prévenu l'université du Maryland, où elle travaille à l'accueil des étudiants étrangers et prépare un doctorat de philosophie. Et écrit au doyen : «Merci de me dire ce que je risque de perdre en terme d'avantages (...). Je souhaiterais avoir la réassurance que ma carrière civile ne sera pas affectée.»
Finalement, Irene a évité l'appel : «J'ai participé aux exercices, mais je n'ai pas eu à partir. Il y a eu assez de volontaires, j'ai eu de la chance. Certains de mes amis sont allés en Europe, en Arabie Saoudite ou en Afghanistan.» Maintenant que les tambours de guerre résonnent de nouveau en Irak, Irene doit se préparer encore une fois psychologiquement. «J'espère que cela se décidera en accord avec les autres nations. On devrait s'abstenir tant que nous ne serons pas tous d'accord, au sein des Nations unies. C'est aussi ce que pense le secrétaire d'Etat Colin Powell, qui était général.» Quand on lui fait remarquer que ce n'est pas ce que pense le secrétaire à la Défense, elle répond pour tout commentaire : «Je ne cro