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Libération

Michael Lerner. Scénariste à Hollywood. Est redevenu grand reporter.

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publié le 11 septembre 2002 à 0h56

Le 10 septembre 2001, Michael Lerner (1) était un scénariste heureux : il venait de finir, pour Warner Bros, l'Amour du danger, une love story qui se déroule en Afghanistan avec les talibans dans le rôle des «méchants». Il avait fait plusieurs voyages au Pakistan et en Afghanistan pour en écrire le scénario. Après le 11 septembre, les studios n'ont plus voulu d'un film d'aventures sur fond d'Afghanistan alors que l'Amérique y menait une «vraie» guerre. «Ils ont eu peur, explique Lerner, peur d'attentats terroristes les visant.» Le scénario (commandé et payé) a été jeté dans les poubelles de Hollywood. Alors, délaissant la fiction pour la réalité, Michael Lerner a repris son métier de grand reporter. Il est parti... en Afghanistan. Son carnet de route a été publié à la une du Los Angeles Times. Mais ce retour au journalisme de guerre n'est que passager. Lerner s'est rassis devant son ordinateur et a écrit un nouveau scénario de cinéma, moins dans l'actualité brûlante. Deadline Beyrouth raconte encore une histoire d'amour et de journaliste, mais cette fois au Liban, en 1983, quand deux attentats-suicides font sauter les bases française et américaine. Le héros, grand reporter sur le front (comme Lerner, qui fut envoyé spécial de Newsweek au Liban), tombe à pic : les correspondants de guerre qu'on voit en permanence sur les écrans de télévision, très chic dans leurs gilets pare-balles, entre Kaboul et Ramallah, sont devenus, depuis le 11 septembre, de nouvelles stars de la télév