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Libération

Salim Abdelmadjid. Etudiant pétitionnaire. A perdu ses illusions de paix

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publié le 11 septembre 2002 à 0h56

Le lendemain des attentats, Salim Abdelmadjid, 19 ans, Français d'origine franco-algérienne, étudiant en khâgne au lycée Henri-IV, lance une pétition «contre l'amalgame musulman-islamiste» et «pour la paix dans le monde». Avec son ami Julien, khâgneux lui aussi, il contacte les rédactions, téléphone aux associations. En quelques jours, les cartons envahissent sa chambre d'étudiant. Des dizaines de lettres de soutien, des centaines de feuilles noircies de signatures. La pétition, à laquelle il a rajouté un premier paragraphe «contre les bombardements en Afghanistan», est un «vrai succès». Après la parution de son portrait (1), Libération reçoit plus d'une dizaine d'appels par jour pour lui. Salim rencontre des responsables d'associations, prépare avec eux une «grande manifestation pour la paix». Aujourd'hui, l'étudiant, qui repique sa khâgne, parle d'une «déception» : «Je suis revenu de mes illusions sur le monde associatif. Les gens m'ont lâché un par un, la manifestation n'a pas eu lieu. J'avais décidé d'arrêter mes études et envoyé mon CV à des dizaines d'associations, mais je n'ai eu que des réponses négatives. Au même moment, les médias m'appelaient pour me proposer des choses assez déconcertantes : parler du judaïsme sur France 3, participer à un prime time sur M6. Ils voulaient un "khâgneux beur" sur leur plateau. J'ai tout refusé, mais j'ai quand même écrit le manuscrit qu'on m'avait demandé, un livre pour la paix. Il a été retoqué, l'éditeur voulait ma bio, "l'histoi